Racine : Andromaque (1667)
Résumé
Après
la prise de Troie, Andromaque, veuve d’Hector, et son fils Astyanax sont échus
en partage à Pyrrhus, roi d’Épire. Celui-ci, déjà fiancé avec Hermione, fille
de Ménélas, diffère de jour en jour son mariage parce qu’il est épris de
sa captive. Mais Pyrrhus n’a pas compté avec la haine des Grecs contre la race
d’Hector. Irrités d’apprendre que le roi d’Épire songe à épouser Andromaque,
ils envoient Oreste auprès de lui pour le sommer de leur livrer le jeune
Astyanax qu’Andromaque a dérobé à la mort en lui substituant un autre enfant.
Oreste, qui aime Hermione malgré les dédains dont elle a payé son amour, a
accepté cette mission dans l’espoir de vaincre sa résistance. Pyrrhus refuse
d’accéder à la demande des Grecs mais, irrité du refus qu’Andromaque oppose à
ses vœux pour rester fidèle au souvenir de son époux, il la menace de livrer
Astyanax à ses mortels ennemis.
C’est en vain que la veuve d’Hector le supplie
en pleurant en faveur de son fils et lui reproche sa cruelle rigueur. Pyrrhus
reste inflexible. Andromaque se dévouera donc, mais pour rester fidèle à la
mémoire d’Hector, elle est décidée à mourir après la cérémonie nuptiale. À la
nouvelle du mariage de Pyrrhus avec sa captive, la fureur d’Hermione ne connait
plus de bornes. Elle ordonne à Oreste d’immoler Pyrrhus devant l’autel et lui
promet de l’épouser à ce prix. Oreste y consent et assassine Pyrrhus ;
mais à peine Hermione a-t-elle appris la consommation du crime, qu’épouvantée,
elle repousse le meurtrier avec horreur, l’accable de malédictions et court se
tuer sur le cadavre de celui qu’elle aimait. Oreste éperdu, se sent en proie à
son tour à toutes les furies vengeresses.
Cette
tragédie est le plus touchant modèle de tendresse maternelle et de piété
conjugale. Son succès rappela celui du Cid par l’exagération des éloges comme par
la violence des critiques ; c’est de toutes les tragédies de Racine celle qui produit le plus
d’effet au théâtre par l’énergie et la vérité des passions et une continuelle
alternative de crainte et d’espérance, de terreur et de pitié. Le caractère
élevé, calme d’Andromaque forme un heureux contraste avec les passions violentes
dont elle est entourée. Le rôle de Pyrrhus fut vivement attaqué à cause de ses
emportements.
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