Edit de Nantes. Le roi accorde aux protestants la liberte de
conscience et l'autorisation de celebrer leur culte
1610 :
Henry IV est assassiné par Ravaillac.
Avec l'aide de ses conseillers (Sully et Laffemas notamment), le bon
roi a réussi à rendre l'agriculture prospère , à redresser l'économie grâce à
la pratique du mercantilisme : produire en France, exporter beaucoup,
importer peu.
Litterature
1600
Malherbe : Ode à Marie de Médicis
1607
Honoré
d'Urfé : L'Astrée
1621
Théophile
de Viau : Poésie
1610-1643 :
Règne de Louis XIII.
1610-1614
Régence de Marie de Médicis
1617
Concini, un comte italien promu Maréchal de France et conseiller
d'état par Marie de Medicis et qui cautionne la volonté de la reine de se
rapprocher de l'Espagne, est assassiné sur ordre du jeune Louis XIII en
entrant au Louvres.
Son épouse est décapitée et brulée en place de Grève.
1624
: le cardinal de Richelieu est Premier ministre.
Il veut restaurer l'autorité du roi, affirmer la force de l'état et
faire de la France le pays le plus puissant et le plus repecté den Europe.
il faut réduire l'importance prise à l'intérieur du royaume par les
protestants qui constituent, selon Richelieu, "un état dans létat"
1628
le 28 octobre, la place' forte protestante de La Rochelle, soutenue
par les Anglais et assiègée depuis 1627 par Richelieu capitule. Sur 28000 habitants, il n'y a
que 5500 survivants.
1635:
Fondation
de l'Academie francaise.
Litterature
1636
Corneille
: Le Cid
1637
Descartes : Discours de la Méthode
1640
Corneille
: Horace
1642
Corneille
: Polyeucte
1643-1715 :
Règne de Louis XIV
1643-1661
Régence
d'Anne d'Autriche
1648-1652 :
Fronde
parlementaire.
Depuis 1648, la révolte gronde contre le pouvoir conjoint de Mazarin
et Anne d'Autriche. Cette révolte que l'on nomme "la Fronde" a
d'abord été conduite par le parlement qui n'accepte pas les augmentations
d'impots décidés par Mazarin.
C'est ensuite la "Fronde des Princes" conduit par Condé et
Gondi. ils estiment que leurs ambitions personnelles ne peuvent se réaliser
tant qu'Anne d'Autriche fait confiance à Mazarin.
1653 :
Fin de
la Fronde.
1665 :
Colbert nomme contrôleur général des Finances.
Poursuivant la politique économique amorcé par Laffemas, Colbert
désire lui aussi exporter beaucoup et importer peu.
Pour ce faire il recrute à l'étranger et à prix d'or les meilleurs
spécialistes et utilise leur savoir-faire dans les manufactures qu'il crée et
soutient financièrement.
1682
Le roi Louis XIV et sa cour emménagent au château de Versailles au
grand désespoir de Colbert qui doit financer l'entreprise démesurer par
rapport au budget dont il dispose
1685 :
Revocation de l'Edit de Nantes : c'est l'exode en masse des
protestants.
Acquisitions
territoriales françaises sous Louis XIV (1643-1715).
Après les affres des
guerres de religion, guerre civile qui marque durement la France dans la
seconde partie du XVIe siècle, affaiblissant l'autorité royale et éprouvant la
population et l'économie, l'avènement de Henri IV (1589) et, avec lui, des
Bourbons initie une période de paix : l'Édit de Nantes (1598) pose une paix
religieuse dans le pays qui met fin à la crise intérieure. L'autorité royale
s'affermit progressivement durant tout le siècle, selon le modèle absolutiste
promu de manière énergique par le cardinal de Richelieu sous Louis XIII et
pleinement réalisé sous Louis XIV. Sur le plan intérieur, les grandes familles
nobles, qui s'étaient déchirées lors des guerres de religions, sont
définitivement soumises après la dernière révolte de type "féodal"
que connait la France, entre 1648 et 1653, avec la Fronde, une réaction
aristocratique contre la concentration croissante du pouvoir dans les mains du
roi et de l'administration centrale depuis le règne de Henri IV. En politique
extérieure, la paix interne étant revenue, la France reprend une politique
expansionniste pour contrer l'influence espagnole, politique qui avait dû être
abandonnée à la fin des guerres d'Italie en 1559. L'Espagne des Habsbourg est
depuis le xvie siècle la première puissance européenne, disposant du plus grand
empire colonial du temps, dominant en Europe les Pays-Bas, le royaume de
Naples, la Sicile et Milan, tout en étant étroitement alliée aux Habsbourg du
Saint Empire germanique. Pendant la guerre de Trente Ans, qui oppose les
Impériaux et les Espagnols aux pays protestants, la France, initialement
neutre, choisit en 1635 le camp protestant et s'impose, mettant fin à la
domination politique de l'Espagne sur le plan européen avec le traité de
Westphalie, signé en 1648. La guerre avec l'Espagne, qui connaît de grandes
difficultés économiques dans la seconde moitié du siècle, se poursuit
victorieusement jusqu'à la signature du traité des Pyrénées en 1659. La France
annexe alors le Roussillon. Sous Louis XIV, l'expansion des frontières se
poursuit : la France gagne sur l'Espagne et l'Empire la partie méridionale des
Flandres dont Lille, l'Alsace et la Franche-Comté tandis que la Lorraine, bien
que formellement indépendante, entre dans l'orbite du royaume de France. Les
nouvelles limites du royaume sont protégées par un système de fortifications
(le pré carré) conçu par l'ingénieur militaire Vauban, qui inclut également la
protection des côtes. en savoir plus https://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_Si%C3%A8cle_(histoire_de_France)
Acteur, chef de troupe, auteur et metteur en scène, Molière est l'homme de théâtre complet par excellence. Il joue, en tant qu'auteur, sur toute la gamme des effets comiques, de la farce la plus bouffonne jusqu'à la psychologie la plus élaborée. Ses pièces où, s'attaquant à un vice de l'esprit ou de la société, il campe des personnages qui forment des types, sont de véritables chefs-d'œuvre. En élevant la comédie, considérée avant lui comme un genre mineur, il a donné un élan vital au théâtre.
Famille
Son grand-père et son père sont maîtres tapissiers du roi. Sa mère meurt en 1632.
À 40 ans, Molière se marie avec Armande Béjart. Ils ont deux fils, morts très jeunes, et une fille.
Jeunesse
Jean-Baptiste étudie à Paris dans un collège jésuite. Il exerce quelques mois le métier d’avocat puis hérite de la charge de tapissier du roi.
’influence de la Commedia dell’arte sur Molière est si bien remarquable sur ses œuvres que l’on peut sans conteste affirmer que ce dramaturge français a contribué à l’histoire de ce genre. Se partageant d’abord la salle du Palais Royal en 1658, Molière et les Italiens vont longtemps se fréquenter. Molière vouera une admiration extraordinaire pour Tiberio Fiorilli, interprétant le personnage de Scaramouche.
Molière, dans ses pièces, va montrer sa parfaite assimilation de leur technique, de leur repertoire, mais surtout, ses pièces se finissent toujours bien. Rappelons que c’est ici l’une des caractéristiques principales des pièces italiennes. Tous les malheurs qui peuvent s’abattre sur les personnages ne sont qu’éphémères, et il vaut mieux en rire, car, tôt ou tard, un retournement de situation est toujours possible.
Pour ne citer qu’un exemple : Tartuffe. La pièce est une succession de malheurs engendrés par l’imposteur, s’acharnant sur ses bienfaiteurs et sur les jeunes amants. Tout semble compromis. Impossible de s’en sortir. Mais c’est alors que, alors qu’il s’apprêtait à faire arrêter ses bienfaiteurs, il se fait, finalement, lui-même arrêter par ordre du roi. Les jeunes amants peuvent alors réaliser leur vœu le plus cher : se marier.
On retrouve ainsi les fameux valets, ou zanni, de la commedia dell’arte, mais sous d’autres noms. Ainsi, au lieu d’Arlequin, Brighella, Colombine, Rosaura, nous avons Toinette, Dorine, Maitre Jacques, Sganarelle,… Toujours confidents de jeunes amoureux, ils se chargent de faciliter leurs rencontres et leur mariage, et ils critiquent et taquinent toujours aussi vivement leurs vieux maîtres colériques. Quant aux médecins, ils sont toujours tournés en dérision… L’on n’a qu’à se souvenir de Don Juan et son valet déguisés en médecin, se moquant de ces gens là, en affirmant que « ces habits leur donnaient de l’esprit ». Ou encore du « Malade Imaginaire », fabuleuse parodie grotesque de toute la médecine, avec ses jargons incompréhensibles, meubles de l’ignorance, et ses traitements aux seuls lavements et saignées.
Ainsi, en définitif, nous pouvons affirmer que Molière, mort en 1673, a bien puisé son inspiration dans la commedia dell’arte, l’œuvre du génie faisant la suite.
À la différence de Corneille et de Racine, Molière écrit ses pièces en praticien du théâtre. Il conçoit ses histoires et ses répliques pour lui-même et pour des acteurs qu’il connaît et qu’il va diriger. Tout en étant un véritable écrivain, maître des subtilités du langage et créateur de formules, il pense – plus qu’un poète travaillant dans la solitude de son bureau – à la façon dont les répliques seront dites par les comédiens et au jeu qui accompagnera la diction du texte.
De fait, Molière n’a écrit que du théâtre, à l’exception des préfaces qui précèdent l’édition de certaines de ses pièces, de son Remerciement au roi(1663) et de son hommage au peintre Mignard, la Gloire du Val-de-Grâce(1667). C’est un acteur-auteur comme l’était Shakespeare avant lui.
Il est l’auteur, selon la nomenclature en usage, de 2 farces, 22 comédies, 7 comédies-ballet, 1 tragédie-ballet, 1 « comédie pastorale héroïque » et 1 « comédie héroïque ». Dom Garcie de Navarre, en 1661, l’une de ses très rares tentatives dans le genre sérieux fut un échec.
Il a écrit tantôt en vers, tantôt en prose. Les acteurs d’alors préféraient les vers, plus faciles à retenir. Mais écrire en alexandrins demande un travail de plus longue haleine. Quand il était pressé, Molière écrivait en prose, comme pour ses farces, pour Dom Juan ou l’Avare.
Molière dans le rôle d'Arnolphe
Qu’il soit rimé ou en prose, son style a naturellement évolué d’année en année, et sa conception de la comédie également. Sans perdre le goût des pitreries venu de la contemplation des bateleurs qu’il voyait dans son enfance, Molière a peu à peu intégré des préoccupations personnelles, des plaidoyers pour la liberté de ceux qui s’aiment et des questions philosophiques, tout en revendiquant le souci de la vérité, « Il faut peindre d’après nature ». En même temps, sa satire se focalisait sur le milieu mondain et intellectuel, les ambitieux, les médecins et les faux prêcheurs de vertu.
Molière est-il alors devenu, au fil des années, un auteur plus tragique que comique ? C’était le point de vue d’Alfred de Musset qui, dans son poème Une soirée perdue (1850), admire chez lui « une mâle gaîté, si triste et si profonde que, lorsqu’on vient d’en rire, on devrait en pleurer ». Mais cet avis porte la marque des années du romantisme, où l’on aime à privilégier une vision noire de l’Histoire et de la vie. Jusque dans sa dernière pièce, le Malade imaginaire, Molière défia l’esprit de sérieux par la bouffonnerie et la satire, fidèle à la mission qu’il définissait ainsi dans la Critique de l’École des femmes : « C’est une étrange entreprise que celle de faire rire les honnêtes gens ».
Molière acteur
Molière en habit de Sganarelle
Comme acteur, il était un interprète exceptionnel. Il a joué les grands rôles qu’il avait conçus pour lui : Harpagon (l’Avare), Alceste (le Misanthrope), Dom Juan… Il a été un incomparable acteur de comédies mais il a aussi joué des tragédies.
De nombreux témoignages et travaux d’historiens rendent compte de son talent de bête de scène. Lorsqu’il joue Mascarille dans les Précieuses ridicules, il « entre en piste, clown au masque rubicond sous la monstrueuse perruque couronnée du minuscule chapeau décrit par Mademoiselle Des Jardins, engoncé dans ses flots de rubans et sa tuyauterie de canons, glapissant dans sa chaise, secoué par ses porteurs, littéralement versé sur la scène, il roule, se redresse, se trémousse, fait le brouhaha sur la scène et dans la salle » (Molière, une vie, Alfred Simon, 1987).
Les mots du pape Adrien VI, mêlées d'amertume et de noblesse, arrivaient cependant trop tard. Au moment même où il les écrivait, une dramatique et irréversible rupture s'était produite dans la chrétienté. Cette rupture fût un événement majeur et dramatique à la fois. Jusqu'alors et pendant douze siècles, l'histoire de l'Europe avait coïncidé avec celle de la chrétienté. Comment en était-on arrivé là ?
Martin Luther, initiateur de la Réforme
Les 95 thèses de Wittenberg
Martin Luther, fils d'un artisan mineur, était un moine allemand de l'ordre des augustins, un milieu fortement travaillé par les préoccupations religieuses. Indigné par la dérive commerciale de l'Eglise avec l'affaire des Indulgences, il apposa, la veille de la Toussaint, en 1517, sur la porte de l'église du château de Wittenberg (Saxe), 95 thèses ou arguments à discuter. Outre la condamnation de la vente d'indulgences, Martin Luther souhaitait également discuter des questions théologiques profondes :
Salut de l'âme : C'est une question qui préoccupait personnellement Luther. Il pensait que le salut de l'âme était un don de Dieu, obtenu uniquement par la foi authentique du fidèle envers Jésus Christ.
Foi directe : Luther soutenait que Dieu, dans la Bible, s'adresse à chaque homme. L'interprétation libre et personnelle de la Bible (le libre examen) devient l'un des pivots de la doctrine protestante. Cette thèse rejetait l'autorité de l'Eglise qui se définissait comme l'unique interprète de la foi divine. D'après Luther, chaque croyant était une sorte de prêtre, c'est l'idée du « sacerdoce universel ». La papauté et la hiérarchie de l'Eglise étaient une création humaine et non divine.
Les villes accordaient le droit de jouer si la troupe présentait son programme et promettait d'éviter tout scandale. La misère amène certaines villes de demander à la troupe de verser une quote-part qui sera distribuée aux pauvres... Avoir la protection d'un puissant était toujours utile.
Pour le monde des comédiens, la situation vis-à-vis n'est pas simple. Elle est plurielle, comme on dirait aujourd'hui. Le pape Pie V en 1604 a dressé une liste de personnes à qui il faut refuser la communion : les hommes de théâtre n'y figurent pas. A Bourges, les jésuites menacent d'excommunier ceux qui iront au théâtre. mais d'autres accordent, laissent faire en demandant qu'une part des bénéfices aille aux pauvres. L'Église se méfie des comédiens. Aussi, quand il faudra aller chercher un prêtre pour confesser et donner l'extrême-onction à Molière mourant, le vicaire de Saint Eustache s'est senti incompétent et a préféré qu'on aille chercher le prêtre qui était en lien avec les comédiens. Cette attitude a été interprétée comme un refus de l'Église de s'approcher de Molière mourant.
Des courants contradictoires traversaient la vie de la société et l'Église. Dans ce contexte, Molière va se révéler comme quelqu'un qui met le doigt sur les failles de cette société.
On ne sait rien
de précis sur ce que Molière pense de la religion, au point que ses biographes
en arrivent à s’opposer diamétralement. Possible traducteur du De Natura rerum
de Lucrèce, selon Grimarest, ami de Chapelle, de La Mothe Le Vayer, peut-être
élève du philosophe épicurien Gassendi, fréquentant Des Barreaux, lui-même lié
à Théophile et athée notoire, on pourrait légitimement penser que Molière est
séduit par un certain libertinage d’esprit. Cependant, outre son respect avéré
des usages religieux et sociaux, attitude courante chez les comédiens — Molière
communie à Pâques en 1672 et ses enfants sont baptisés —, il faut rappeler que
le roi, qui ne badine pas avec les choses de la religion, accepte d’être le
parrain du premier de ses enfants, Louis, et enfin qu’Armande Béjart adresse, à
la mort de son mari, une requête à l’archevêque de Paris, afin que le poète
soit enterré chrétiennement : « il a demandé avant que de mourir un prètre pour
être confessé et qu’il est mort dans le sentiment d’un bon chrétien ».
Pourquoi l'Eglise ne voulait pas enterrer Molière en tant que Chrétien catholique ?
Molière, même s’il était beaucoup prisé par le roi Louis XIV ne fût pas un auteur aimé et apprécié de tout le monde et surtout de toutes les communautés car certaines de ces œuvres controversées ont pu choqués bon nombre de catégories de la population dont les ecclésiastiques.
Certaines pièces de Molière étaient considérées par l’église catholique comme immorales mais sa profession était également remis en cause et répudiée car elle était assimilée à la débauche, à l’impudique et à l’impur.
Toutes ces raisons ont entrainés le fait que les chrétiens ont refusé d’enterrer Molière comme tout catholique mais cela a été également influencé par l’antérieure excommunication d’une grande partie des comédiens de la troupe de Molière.
Cependant, son épouse, Armande obtint gain de cause en s’entretenant directement avec le Roi Louis XIV qui finit par autoriser que l’on donne une sépulture catholique à Molière et que l’on inhume sa dépouille dans un cimetière celui de Saint Joseph au pied de la Croix avant qu’elle soit transférée au Père Lachaise en 1817.
Gusmon, écuyer de
Done Elvire, converse avec Sganarelle, valet de Dom Juan. Il ne comprend pas
que Dom Juan ait abandonné Done Elvire, qu'il avait épousée après l'avoir
enlevée du couvent.
Sganarelle,
désinvolte, répond aux interrogations de Gusman. Il lui enlève ses illusions et
esquisse un portrait de son maître, libre penseur, "grand seigneur méchant
homme" et " épouseur à toutes mains" . Arrive Dom Juan
: il confie à Sganarelle que seule la conquête l’intéresse. Il évoque
l’inconstance de l’amour et dévoile à son valet le secret de son propre
caractère : il ne peut s'attacher à aucune femme, et rêve, tels les grands
conquérants, de succès sans cesse recommencés. Le voici libre de se lancer dans
une nouvelle "entreprise amoureuse" : il s'agit d'enlever une belle,
au cours de la promenade en mer que lui offre son fiancé. Mais survient Elvire,
douloureuse et indignée. Elle reproche à Dom Juan sa trahison et lui demande
des comptes. Dom Juan se réfugie dans une impudente hypocrisie et lui répond
avec le cynisme le plus odieux. Elvire appelle sur lui la punition du ciel et
le quitte en le menaçant de sa vengeance. Dom Juan, impassible, s’apprête à
mener à bien "l’entreprise amoureuse" dont il a parlé à Sganarelle
ACTE Il
Dom Juan a échoué
dans son entreprise amoureuse. Alors qu’il souhaitait enlever la jeune fille en
mer, une bourrasque a retourné sa barque. Il n’a été sauvé que grâce à
l’intervention de Pierrot, un paysan. Pierrot et Charlotte discutent de ce
sauvetage. Le jeune homme raconte comment il a sauvé du naufrage un grand
seigneur magnifiquement vêtu.
Mais cet accident
n’a pas tempéré les ardeurs de Dom Juan. A peine remis de ses émotions, Il fait
les yeux doux à une jeune paysanne, Mathurine. Pierrot sort et Dom Juan entre
en scène. Il entreprend de séduire Charlotte et lui promet le mariage.
Charlotte, un moment hésitante se laisse gagner par l'ambition de devenir une
noble dame. Pierrot, de retour, trouve Dom Juan baisant la main de Charlotte.
Il se fâche, s’interpose mais doit vite quitter la scène sous les soufflets de
celui qu’il vient pourtant de sauver de la noyade. Sganarelle essaye de
s'interposer et reçoit quelques gifles qui ne lui étaient pas destinées.
Dom Juan fait la
cour à Charlotte. Mathurine, la jeune paysanne qu’il a séduit précédemment,
apparaît . Les deux paysannes se jettent l'une à l'autre les promesses de
mariage que Dom Juan leur a faites. Le séducteur tente de persuader chacune
d'elles qu'elle est la seule aimée. Un valet vient prévenir Dom Juan que
des hommes armés sont à sa recherche. Il prend la fuite.
Pièce en cinq
actes et en prose, Dom Juan raconte les amours et la chute du héros éponyme. Don
Juan est présenté dès l’exposition par Sganarelle comme un libertin* volage et
inconstant. Il délaisse Elvire, son épouse, pour quelque autre belle récemment
aperçue. À l’acte II, ses désirs, un moment contrariés, se reportent sur
deux paysannes. Mais les frères d’Elvire, déshonorée, le poursuivent à l’acte
III. À l’acte IV, Don Juan repousse M. Dimanche, son créancier, les sermons de
Don Louis, son père, et les prières d’Elvire qui l’engage à se convertir. Or,
survient la statue du Commandeur, que Don Juan a jadis tué, et naguère invité,
en manière de plaisanterie. À l’acte V, Don Juan tente de tromper le monde par
sa feinte conversion, et se moque bien des avis du ciel. Mais la statue du
Commandeur revient, et l’engloutit dans les flammes de l’enfer.
La pièce, manifestement, n’obéit pas aux règles de la
dramaturgie classique. L’action se déroule en plus d’un jour, en plusieurs
lieux, et d’ailleurs, il semble qu’il y ait plusieurs intrigues à la fois. La
pièce frappe par sa diversité, mais tous les fils se rejoignent à la fin pour
condamner à mort le héros malheureux. Dom Juan peut apparaître comme une pièce
baroque*. De plus, les éléments de farce y sont nombreux : ce sont ces jeux de
scène, soufflets, cris et chuchotements que signalent les didascalies*, ce
style bas et familier, ces procédés de répétition burlesque*. Les éléments de
tragédie aussi : les suppliques nobles et pathétiques qu’adressent à Don Juan
Done Elvire et Don Louis, la présence du destin, le spectre de la fin, la
statue du Commandeur et la mort du héros. Entre farce et tragédie, cette pièce
extraordinaire se présente aussi comme une comédie d’intrigue et de mœurs. Les
rebondissements et aventures sont légion, et mettent en relief le caractère de
ce « grand seigneur méchant homme ».
2:THÈME ET PERSONNAGE
Autour de Don Juan gravitent de nombreux personnages. Don
Louis incarne la figure du père. Loin d’être le stéréotype grossier et ridicule
qui, dans la comédie, s’oppose d’ordinaire aux amours du jeune héros, il
apparaît ici comme un personnage noble et plein de dignité, rappelant à son
fils les valeurs familiales et féodales de l’honneur. Done Elvire incarne elle
aussi la vertu, mais au féminin. Arrachée du couvent, épousée puis aussitôt
délaissée par Don Juan, elle figure l’amour blessé. Elle cherche d’abord à se
venger puis, éclairée par le Ciel, elle pousse Don Juan à se convertir, avant
de rentrer elle-même dans un couvent. Ayant connu la tentation et le péché,
Elvire a pu sublimer son amour profane en charité divine : c’est un itinéraire
de la chute à la grâce. Sganarelle est un personnage plus difficile à cerner.
Il est bien sûr le type du valet, glouton, lâche, servile, bête, bavard, et
sympathique, mais sa fonction et sa caution morales sont équivoques. Il est à
la fois le double et le négatif de Don Juan. Face à son maître impie, il
réaffirme les valeurs ordinaires et la religion. Mais il les défend avec tant
de sottise ou d’impertinence, qu’il paraît presque aussi scandaleux que Don
Juan.
Ce Don Juan est
le personnage central. Son attitude générale et ambiguë vis-à-vis des hommes,
des femmes et de Dieu pose la question délicate du libertinage. Face aux
femmes, le libertinage amoureux du héros apparaît très nettement : ses seuls
principes sont le plaisir et l’inconstance, et son amour des femmes ressemble
fort à de la misogynie, car elles sont pour lui un simple moyen de flatter sa
vanité ou d’affirmer sa volonté de puissance. Face aux hommes, Don Juan se
présente comme un mauvais fils, mauvais payeur, c’est un être immoral. Or
il est malgré tout homme de valeur, courageux, dénonçant au contraire les
soi-disant médecins, les hypocrites et les faux dévots en une virulente
satire*. Et face au Ciel, son attitude impie et provocante donne à penser
parfois qu’il est en fait en quête sinon de Dieu, du moins de l’absolu. Quoi
qu’il en soit, sa vie est celle d’un pécheur impénitent qui force l’admiration,
voire la sympathie.
3:LE MYTHE
Le Don Juan qui vit le jour sous la plume du dramaturge
espagnol Tirso de Molina, fut maintes fois repris après Molière, donnant son
nom à la pièce de Goldoni, à l’opéra de Mozart, à la nouvelle d’Hoffmann, au
poème de Byron, inspirant encore Baudelaire, Pouchkine, Shaw, Brecht,
Montherlant, et bien d’autres auteurs de par le monde. C’est véritablement un
mythe littéraire, dépassant largement le simple fait du don juanisme, que les
critiques ont tenté d’expliquer par l’histoire, la sociologie, l’anthropologie
ou la psychanalyse. Ces interprétations, aussi nombreuses, ou presque, que les
pièces où apparaît ce héros, témoignent de la fécondité du mythe de Don Juan.
La grande originalité du Dom Juan de Molière par rapport au mythe, c'est l'aspect religieux : Dom Juan, non content de contester par son existence même les valeurs morales aristocratiques, le sacrement du mariage et le respect dû au père, s'attaque au fondement même de la société. C'est un libertin, non seulement au sens moral que le mot prendra au 18ème siècle (Valmont, dans les Liaisons Dangereuses, ou les personnages de Sade sont des "libertins"), mais au sens fort que prend le mot au 17ème siècle : athée, ou sacrilège.
Dom Juan est-il athée ?
Acte III, 1 : Dom Juan affirme ne croire ni au ciel, ni à l'enfer, ni à une vie au-delà de la mort : "je crois que deux et deux sont quatre..." On pourrait donc penser que Dom Juan est un athée conséquent, ou du moins un agnostique.
Or plusieurs scènes vont à l'encontre de cette affirmation :
La scène du Pauvre (III, 2) : Dom Juan se moque cruellement de l'ermite, et de l'inefficacité de ses prières, qui le laissent dans le dénuement. Il l'oblige à jurer, c'est à dire à commettre un sacrilège. Or le Pauvre est un être sacré : c'est donc une attaque directe contre Dieu, comme le confirme la dernière phrase : "je te le donne pour l'amour de l'humanité". Dans la formule normale, on attend "pour l'amour de Dieu". Est-ce une attaque contre la religion (institution purement humaine), ou contre Dieu ? Dans ce cas, attaque-t-on ce à quoi on ne croit pas ?
La scène du tombeau (III, 5) témoigne du même mépris pour le sacré. Dom Juan n'est pas ou peu ébranlé, même par le "miracle" qui terrifie Sganarelle... mais il marque une impatience nouvelle.
Comédie en 5
actes et en vers, créée au Palais Royal le 26 décembre 1662, et publiée chez De
Luynes, le 17 mars 1663.
Acte I
Arnolphe, qui
bien que se vantant du contraire, a toujours craint d'être cocu. Il informe son
ami Chrysalde de son intention de se marier. Il envisage d'épouser sa pupille,
Agnès, qu'il a fait élever, dès l'âge de 4 ans, dans un couvent en prenant soin
de la priver de toute instruction :
" Dans un
petit couvent, loin de toute pratique, Je la fis élever selon ma politique ; C'est-à-dire, ordonnant quels soins on emploierait Pour la rendre idiote autant qu'il se pourrait. Dieu merci, le succès a suivi mon attente ; Et, grande, je l'ai vue à tel point innocente, Que j'ai béni le ciel d'avoir trouvé mon fait, Pour me faire une femme au gré de mon souhait".
Agnès est
maintenant enfermée dans une maison où elle est gardée par un valet et une
servante , un peu simples, Alain et Georgette.
De retour , après
dix jours de voyage, Arnolphe, qui se fait aussi appeler M. de la Souche,
rencontre Horace, le fils de son ami Oronte. Arnolphe encourage Horace à se
distraire, notamment en cherchant fortune aux dépens de maris imprudents. Il se
propose même de lui donner de l'argent pour l'aider à conquérir ces femmes
volages. Horace lui raconte assez naïvement qu'il n'a pas attendu ses conseils
et qu'il est déjà parvenu à conquérir le cœur d'une jeune fille, Agnès, pupille
d'un certain M. de la Souche, personnage tyrannique et ridicule. Il a profité
de l'absence de ce dernier pour faire la cour à Agnès. Arnolphe, vexé,
dissimule difficilement son agacement .
Acte II
Arnolphe s'en
prend alors à ses domestiques leur reprochant d'avoir laissé un homme
s'approcher d'Agnès. Puis il est vite rassuré par le récit ingénu que lui fait
la jeune fille de sa rencontre avec Horace. Le jeune séducteur n'a pas profité
de la situation pour ternir la réputation de la jeune pupille. Arnolphe
exploite cette situation, redevenue favorable, pour annoncer à la jeune fille
qu'il souhaite hâter son mariage. Agnès pensant que son tuteur souhaite lui
permettre d'épouser Horace exprime toute sa reconnaissance à Arnolphe. Celui-ci
rompt brutalement le quiproquo en lui indiquant que c'est de leur mariage à eux
deux qu'il s'agit.
Acte III
Pensant avoir
rétabli la situation à son profit, Arnolphe se prépare au mariage. Il enseigne
à Agnès ses devoirs et lui dresse un tableau terrifiant des conséquences de
l'infidélité conjugale. Agnès acquiesce sans aucune protestation. Arnolphe se
réjouit de la bonne tournure de ses projets matrimoniaux et s'apprête à
savourer la défaite d'Horace, son jeune rival.
Lors d'une
nouvelle rencontre d'Arnolphe et d'Horace , ce dernier concède , pour le plus
grand bonheur de son adversaire, que ses amours connaissent un certain revers.
Les domestiques l'ont empêché de voir sa bien-aimée, puis Agnès l'a chassé en
lui lançant une pierre. Mais heureuse surprise, la pierre était accompagnée
d'une lettre d'amour. Pendant qu'Horace se réjouit à nouveau de cette marque
passionnée, Arnolphe a du mal à cacher son dépit et sa colère.
Arnolphe qui se
retrouve seul, médite sur la jalousie qu'il éprouve. Il découvre qu'il est
tombé amoureux de sa prisonnière. L'aveu d'Horace lui fait prendre conscience
qu'il ne souhaite plus simplement posséder Agnès ; il souhaiterait aussi être
aimé d'elle.
Acte IV
Arnolphe décide
de faire face. Il n'accepte pas de s'avouer vaincu par ce
"freluquet". Il lui faut pourtant admettre son incapacité à conquérir
le cœur d'Agnès. Il décide d'enseigner à ses valets les façons d'éconduire
Horace. Celui-ci apparaît et raconte la dernière aventure qui lui est arrivé.
Alors qu'Agnès l'avait clandestinement introduit dans sa maison et l'avait fait
monter jusque dans sa chambre, M. de la Souche est arrivé, plein de colère.
Vite Agnès l'a enfermé dans une armoire pour le cacher et lui a donné un
nouveau rendez-vous pour le soir même.
Ainsi averti par
Horace, qui ne se doute toujours de rien,Arnolphe prend alors des mesures et
demande à ses valets de défendre la maison. Lorsque le "galant" sera
au sommet de l'échelle prêt à s'introduire dans la chambre d'Agnès, ordre leur
est donné de faire pleuvoir sur lui une pluie de coups de bâton.
Acte V
Arnolphe est
contrarié, ses domestiques ont trop bien respecté ses consignes et Horace, est
allongé, sans vie, devant la maison. Mais coup de théâtre, alors qu'Arnolphe
s'apprête à constater cet accident, Horace apparaît devant lui. Il lui avoue,
qu'étant tombé de l'échelle, il a préféré faire le mort que de recevoir de
nouveaux coups. Il concède également qu'Agnès est venue à son secours et lui a
indiqué son souhait de ne plus retourner chez son tuteur. Ironie du sort ou
naïveté suprême, Horace demande à son ami Arnolphe de protéger Agnès pendant
quelque temps , en attendant qu'il puisse l'épouser. Dans une demi obscurité,
Agnès change ainsi de défenseur, passant de la protection d'Horace à celle
d'Arnolphe.
Le transfert
ayant eu lieu, Arnolphe se fait reconnaître par Agnès et lui exprime de vifs
reproches. Agnès écoute avec une grande indifférence ce mélange de menace et de
déclaration d'amour. Arnolphe lui promet de l'enfermer dans un couvent, mais il
est décontenancé par la passivité de celle qu'il aime.
Arrive alors
Oronte, le père d'Horace, qui souhaite marier son fils avec la fille d'Enrique,
un seigneur revenu en France après une longue absence. Horace implore Arnolphe
et le supplie de l'aider . Celui accepte avec beaucoup d'ironie.
Arnolphe se moque
avec beaucoup de cruauté d'Horace, et lui apprend qu'Arnolphe et M. de La
Souche sont la même et unique personne. C'est alors qu'il apprend qu'Agnès est
la fille d'Enrique. Grâce à un hasard généreux, tout est bien qui finit bien
pour Agnès et Horace, les jeunes amoureux. Arnolphe, lui est anéanti, et quitte
la scène complètement désespéré.