Comédie en 5
actes et en vers, créée au Palais Royal le 26 décembre 1662, et publiée chez De
Luynes, le 17 mars 1663.
Acte I
Arnolphe, qui
bien que se vantant du contraire, a toujours craint d'être cocu. Il informe son
ami Chrysalde de son intention de se marier. Il envisage d'épouser sa pupille,
Agnès, qu'il a fait élever, dès l'âge de 4 ans, dans un couvent en prenant soin
de la priver de toute instruction :
" Dans un
petit couvent, loin de toute pratique,
Je la fis élever selon ma politique ;
C'est-à-dire, ordonnant quels soins on emploierait
Pour la rendre idiote autant qu'il se pourrait.
Dieu merci, le succès a suivi mon attente ;
Et, grande, je l'ai vue à tel point innocente,
Que j'ai béni le ciel d'avoir trouvé mon fait,
Pour me faire une femme au gré de mon souhait".
Je la fis élever selon ma politique ;
C'est-à-dire, ordonnant quels soins on emploierait
Pour la rendre idiote autant qu'il se pourrait.
Dieu merci, le succès a suivi mon attente ;
Et, grande, je l'ai vue à tel point innocente,
Que j'ai béni le ciel d'avoir trouvé mon fait,
Pour me faire une femme au gré de mon souhait".
Agnès est
maintenant enfermée dans une maison où elle est gardée par un valet et une
servante , un peu simples, Alain et Georgette.
De retour , après
dix jours de voyage, Arnolphe, qui se fait aussi appeler M. de la Souche,
rencontre Horace, le fils de son ami Oronte. Arnolphe encourage Horace à se
distraire, notamment en cherchant fortune aux dépens de maris imprudents. Il se
propose même de lui donner de l'argent pour l'aider à conquérir ces femmes
volages. Horace lui raconte assez naïvement qu'il n'a pas attendu ses conseils
et qu'il est déjà parvenu à conquérir le cœur d'une jeune fille, Agnès, pupille
d'un certain M. de la Souche, personnage tyrannique et ridicule. Il a profité
de l'absence de ce dernier pour faire la cour à Agnès. Arnolphe, vexé,
dissimule difficilement son agacement .
Acte II
Arnolphe s'en
prend alors à ses domestiques leur reprochant d'avoir laissé un homme
s'approcher d'Agnès. Puis il est vite rassuré par le récit ingénu que lui fait
la jeune fille de sa rencontre avec Horace. Le jeune séducteur n'a pas profité
de la situation pour ternir la réputation de la jeune pupille. Arnolphe
exploite cette situation, redevenue favorable, pour annoncer à la jeune fille
qu'il souhaite hâter son mariage. Agnès pensant que son tuteur souhaite lui
permettre d'épouser Horace exprime toute sa reconnaissance à Arnolphe. Celui-ci
rompt brutalement le quiproquo en lui indiquant que c'est de leur mariage à eux
deux qu'il s'agit.
Acte III
Pensant avoir
rétabli la situation à son profit, Arnolphe se prépare au mariage. Il enseigne
à Agnès ses devoirs et lui dresse un tableau terrifiant des conséquences de
l'infidélité conjugale. Agnès acquiesce sans aucune protestation. Arnolphe se
réjouit de la bonne tournure de ses projets matrimoniaux et s'apprête à
savourer la défaite d'Horace, son jeune rival.
Lors d'une
nouvelle rencontre d'Arnolphe et d'Horace , ce dernier concède , pour le plus
grand bonheur de son adversaire, que ses amours connaissent un certain revers.
Les domestiques l'ont empêché de voir sa bien-aimée, puis Agnès l'a chassé en
lui lançant une pierre. Mais heureuse surprise, la pierre était accompagnée
d'une lettre d'amour. Pendant qu'Horace se réjouit à nouveau de cette marque
passionnée, Arnolphe a du mal à cacher son dépit et sa colère.
Arnolphe qui se
retrouve seul, médite sur la jalousie qu'il éprouve. Il découvre qu'il est
tombé amoureux de sa prisonnière. L'aveu d'Horace lui fait prendre conscience
qu'il ne souhaite plus simplement posséder Agnès ; il souhaiterait aussi être
aimé d'elle.
Acte IV
Arnolphe décide
de faire face. Il n'accepte pas de s'avouer vaincu par ce
"freluquet". Il lui faut pourtant admettre son incapacité à conquérir
le cœur d'Agnès. Il décide d'enseigner à ses valets les façons d'éconduire
Horace. Celui-ci apparaît et raconte la dernière aventure qui lui est arrivé.
Alors qu'Agnès l'avait clandestinement introduit dans sa maison et l'avait fait
monter jusque dans sa chambre, M. de la Souche est arrivé, plein de colère.
Vite Agnès l'a enfermé dans une armoire pour le cacher et lui a donné un
nouveau rendez-vous pour le soir même.
Ainsi averti par
Horace, qui ne se doute toujours de rien,Arnolphe prend alors des mesures et
demande à ses valets de défendre la maison. Lorsque le "galant" sera
au sommet de l'échelle prêt à s'introduire dans la chambre d'Agnès, ordre leur
est donné de faire pleuvoir sur lui une pluie de coups de bâton.
Acte V
Arnolphe est
contrarié, ses domestiques ont trop bien respecté ses consignes et Horace, est
allongé, sans vie, devant la maison. Mais coup de théâtre, alors qu'Arnolphe
s'apprête à constater cet accident, Horace apparaît devant lui. Il lui avoue,
qu'étant tombé de l'échelle, il a préféré faire le mort que de recevoir de
nouveaux coups. Il concède également qu'Agnès est venue à son secours et lui a
indiqué son souhait de ne plus retourner chez son tuteur. Ironie du sort ou
naïveté suprême, Horace demande à son ami Arnolphe de protéger Agnès pendant
quelque temps , en attendant qu'il puisse l'épouser. Dans une demi obscurité,
Agnès change ainsi de défenseur, passant de la protection d'Horace à celle
d'Arnolphe.
Le transfert
ayant eu lieu, Arnolphe se fait reconnaître par Agnès et lui exprime de vifs
reproches. Agnès écoute avec une grande indifférence ce mélange de menace et de
déclaration d'amour. Arnolphe lui promet de l'enfermer dans un couvent, mais il
est décontenancé par la passivité de celle qu'il aime.
Arrive alors
Oronte, le père d'Horace, qui souhaite marier son fils avec la fille d'Enrique,
un seigneur revenu en France après une longue absence. Horace implore Arnolphe
et le supplie de l'aider . Celui accepte avec beaucoup d'ironie.
Arnolphe se moque
avec beaucoup de cruauté d'Horace, et lui apprend qu'Arnolphe et M. de La
Souche sont la même et unique personne. C'est alors qu'il apprend qu'Agnès est
la fille d'Enrique. Grâce à un hasard généreux, tout est bien qui finit bien
pour Agnès et Horace, les jeunes amoureux. Arnolphe, lui est anéanti, et quitte
la scène complètement désespéré.
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